You are currently viewing Uncharted 3: Drake’s Deception │ ★ 8

Uncharted 3: Drake’s Deception │ ★ 8

Uncharted et moi, c’était loin d’être gagné d’avance, mais au fil des épisodes, je vois le studio prendre de l’assurance et raffiner peu à peu la formule. En se reposant sur ses forces et en exploitant intelligemment le capital sympathie de ses personnages et les poches visiblement sans fond de leur éditeur, ils ont fait de sacrés progrès depuis les débuts chaotiques de Nathan Drake.

Uncharted 3 n’est pas un énorme bond technologique comme l’était le second. Visuellement, c’est de l’Uncharted 2.1 avec un niveau de détail similaire et le même goût pour la destruction massive de vieux temples qui s’écroulent immanquablement sous les pieds de notre héros.

Les cutscenes sont du même tonneau : toujours efficaces et bien réalisées mais sans génie et très hollywoodiennes. Naughty Dog ne détient toujours pas le secret des transitions fluides entre cinématiques et gameplay (comme on en voit dans God of War depuis le 3) mais il y a quand même pas mal de progrès depuis le 2, et c’est assez important pour être signalé, puisque le titre joue toujours dans la catégorie du film d’action interactif.

Le gameplay a pris un petit coup de polish aussi, mais le résultat est mitigé. D’un côté, les combats gagnent en fluidité et le nouveau système de corps à corps donne un peu de fraîcheur aux affrontements, mais de l’autre, on gagne un floppée de bugs avec des sauts qui partent à l’ouest, Nath qui oublie de s’accrocher ou toutes sortes de problème de collision. Le plus souvent, il ne s’agit que de désagréments visuels, mais ça m’a aussi coûté quelques décès inattendus.

Là où Naughty Dog a progressé, c’est surtout dans la gestion du rythme, car si Uncharted 2 avait parfois des phases d’actions si longues qu’elles en devenaient assommantes, le troisième opus fait bien attention de ne pas trop tirer sur la corde. Les fusillades sont toujours omniprésentes et bien trop encombrantes dans un jeu d’aventure et de chasse aux trésors, mais elles sont désormais mieux dosées et entrecoupées d’autres types de gameplay.

Malheureusement, Uncharted reste avant tout un cover-shooter, et clairement pas le meilleur. Les séquences de shoot font rarement partie des moments mémorables et j’ai eu tendance à les subir en attendant la suite de l’histoire ou la prochaine destination. Il y a bien quelques exceptions quand les développeurs apportent une grosse variation à la formule (l’attaque du convoi à cheval ou la fuite à la toute fin, avec des fusillades dans un chaos total), mais dans l’ensemble, c’est très générique et correctement exécuté.

Si la sauce prend de mieux en mieux, c’est parce que Naughty Dog investit dans ses personnages et continue d’étoffer les figures récurrentes comme Sully, Elena et Chloe. Charlie Cutter fait aussi une apparition remarquée et j’espère le revoir dans le prochain épisode.

Ici, on a des flashback très réussis sur la rencontre de Nath et Sullivan. On en apprend ainsi beaucoup plus sur leur relation et je me sentais nettement plus impliqué quand ma figure paternelle s’est retrouvée en danger de mort pour la 78ème fois. Elena est beaucoup moins présente que dans le second volet mais a quand même de bons moments.

Mais le jeu décolle vraiment quand Naughty Dog aligne le pognon. Uncharted 2 se reposait principalement sur une poignée de scènes très chères et très réussies : ces moments où la caméra se comporte différemment, où des bâtiments s’écroule en temps réel et où la moitié des actions et des animations utilisent des animations uniques. Quelques années après avoir joué au 2, je me souvenais surtout de l’attaque de l’hélico au Népal, le crash du train, et la baston sur les camions.

Uncharted 3 se montre plus généreux et disperse intelligemment ces séquences au fil des 22 chapitres, si bien qu’il se passe rarement longtemps entre deux moments épiques, qu’il s’agisse de poursuites, de séquences narratives sur rail, de délires hallucinés ou de destruction massive. Et j’ai beau savoir que c’est artificiel et qu’entre deux scènes épiques, le gameplay pantouflard n’a pas grand chose d’excitant, ces séquences sont tellement cool qu’entre ça et la couche narrative, c’est assez pour me faire avancer avec enthousiasme.

Dans le désordre : L’échappée sur les toits de Cartagène, le combat à cheval, le cargo dans la tempête, la poursuite au Yemen, le château en flammes, l’avion, mais surtout cette incroyable séquence dans le désert – sont autant de scènes qui me viennent à l’esprit et que je ne suis pas prêt d’oublier.

8

8/10

Ecrire un commentaire