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Singularity │ ★ 5

Critiqué à sa sortie pour sa technique bancale et son gameplay peu inspiré, j’ai quand même voulu y croire, en espérant y trouver un petit FPS à l’ancienne, oubliable mais efficace, un peu comme l’était le Wolfenstein de 2009 par le même studio.

Au lieu de ça, j’ai lâché l’affaire une heure avant la fin après avoir déambulé mollement dans un gloubi-boulga de bonnes idées gâchées par un enrobage de shooter médiocre. Singularity recopie platement tous les poncifs du genre et les scènes que vous avez faites dans 28 autres jeux, sans jamais faire plus que le minimum syndical.

Vous connaissez la scène de l’ascenseur en panne qu’un NPC doit réparer pendant que vous contenez des hordes d’ennemis ? Et si on vous la collez dans une map trop petite avec des ennemis chiants ? Et le traditionnel niveau avec des insectes ? Sauf qu’ils seraient petit et super rapides, mais avec des hitbox chelou. Comme dans Uncharted, si vous entrez dans un espace ouvert avec des covers, ça veut dire qu’une tétra-chiée d’ennemis ou un boss va spawner.

Alors qu’il aurait pu sauver les meubles en ayant au moins le bon goût d’être un shooter retro, bourrin et régressif, Singularity pousse le vice jusqu’à s’affubler de tares à peines naissantes en 2010 comme la limite à deux armes et des systèmes d’upgrades bidon pour les armes et votre personnage, avec des ressources à collecter ici et là. Au moins, il n’y a pas de regen de vie ni de monde ouvert.

Singularity fut le dernier vrai jeu de Raven Software, avant qu’Activision les condamne à chier du Call of Duty à une cadence industrielle. Avant ça, Raven était un studio mythique qui avait bossé main dans la main avec ID Software et produit des pépites comme Heretic, Hexen, Soldier of Fortune, Jedi Outcast, Jedi Academy, et j’en passe. Après Singularity, en l’espace de 10 ans, ils ont pondu 14 épisodes de Call of Duty, et souvent les mauvais épisodes de remplissage. 14 putain de Call of Duty en 10 ans, et rien d’autre.

Mais je m’égare. Singularity a un gadget qui vous permet de vieillir ou rajeunir des objets. Les vieilles caisses sont plates et les jeunes caisses sont volumineuses, donc vous pouvez décoincer les jeunes caisses en les vieillissant et rajeunir les vieilles caisses pour grimper dessus. Le plus rigolo, c’est quand vous glissez une vieille caisse sous un volet de garage entrouverte et que vous la rajeunissez pour soulever le volet. J’ai trouvé ça cool et super malin, sauf que ça arrive au tout début et que le jeu ne propose jamais rien de neuf après ça.

En revanche, vous allez passer votre vie à rajeunir des magnétos pour écouter des enregistrements qui racontent à quel point les événements passés sont plus intéressants que ce que vous êtes en train de vivre (un classique). Et surtout, vous allez vieillir des cadenas pour ouvrir des casiers et rajeunir des caisses pour looter des merdes qui permettent d’upgrader vos armes, jusqu’à la nausée.

Les armes sont relativement satisfaisantes mais un peu trop contextuelles, si bien que vous pouvez vous retrouver dans une situation où vous avez deux armes qui ne conviennent pas à la situation et vous l’avez dans l’os. Du coup, on en vient à utiliser toujours un peu les mêmes trucs chiants et polyvalents alors que l’arsenal avait quelques pointes d’originalité. Les pouvoirs apportent quand même une certaine fraîcheur aux combats, avec des ennemis qui jettent des bidons explosifs que vous pouvez choper par télékinésie ou des goules temporelles que vous devez d’abord rendre vulnérable.

Ca aurait même pu donner lieu à des affrontements intéressants si l’IA n’était pas aussi naze et le déplacement aussi lourd, avec un héro pataud qui ne peut pas courir plus de 3 secondes et des sauts ridicules.

C’est quand même assez sympa pendant les premières heures, les armes et les pouvoirs sont introduits à un rythme soutenu et c’est rigolo de jouer avec les nouveaux gadgets et d’exploser des soldats Russes au lance grenade ou les dissoudre avec vos pouvoirs temporels, mais le charme s’estompe assez vite et le jeu a beau être court, j’ai quand même fini par m’ennuyer. Et naturellement, ce n’est pas l’histoire qui aurait pu me donner envie d’insister.

5

5/10

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