Le premier Portal est un chef-d’oeuvre auquel j’ai mis 10. Il n’y a rien à retirer, rien à ajouter, l’écriture et la narration sont parfaites et les éléments de gameplay sont introduits avec une belle maîtrise du rythme. Malheureusement, beaucoup lui ont reproché d’être trop court, et Valve semble avoir pris la critique un peu trop à coeur.
Portal 2 ne manque pas de génie et renouvelle le concept original en l’enrichissant de nouvelles trouvailles qui se marient à merveille au concept des portails : des ponts, des tunnels et surtout une gestion de fluides et de peintures qui fonctionne incroyablement bien avec le design original.
Un solo qui manque de patate
Si la brillante introduction et la qualité d’écriture des monologues laissait présager le meilleur, le rythme s’effondre pendant la seconde moitié (vers l’acquisition de la Patate) pour ensuite s’égarer dans d’interminables phases d’exploration où on passe son temps à scanner le décor en mode zoom à la recherche de la prochaine surface à portail planquée entre deux bouts de ferraille.
Plongé dans un ennui abyssal, j’ai ‘subi’ tout le passage avec Cave Johnson et j’ai fini par l’étaler sur plusieurs semaines, incapable de faire des sessions de plus de 30 minutes sans avoir envie de passer à autre chose. Et pour la dernière partie, pourtant plus drôle et pêchue, le mal était fait, le charme était rompu.
Au final, je ne regrette pas d’avoir insisté, ne serait-ce que pour la très bonne fin qui renoue avec les décors grandioses, les séquences rigolotes et les fulgurances comiques du début mais je garderai quand même la désagréable impression d’une aventure étirée en longueur, qui perd l’efficacité du premier volet pour se transformer en montagnes russes trop assistées et dénuées de challenge. On dirait que tout le budget cosmétique, comique et épique est passé dans les 5 premières heures, sans laisser grand chose pour la suite qui semble bien terne et vraiment pas nécessaire.
Le multijoueur, en revanche, est un petit bijou d’inventivité et l’une de mes meilleures expériences collaboratives à ce jour.
Le jeu renoue avec l’ingéniosité du premier opus et propose des tests plus dynamiques, plus mortels, couillus et complexes, sous les quolibets d’une GLaDOS incisive à souhait, qui fera tout pour monter les deux personnages l’un contre l’autre (avec succès, je peux en témoigner). L’aventure est bien rythmée, avec une difficulté judicieusement dosée, une narration discrète mais stimulante et un humour permanent.
Certaines énigmes sont si tordues et bien trouvées qu’elles en deviennent franchement géniales et procurent de belles bouffées de satisfaction quand on en vient à bout. Chaque chapitre introduit progressivement toutes les nouveautés du gameplay, parvient souvent à les combiner et met à profit les vastes possibilités offertes par les 4 portails.
Si le premier jeu avait plié votre cerveau dans des positions rigolotes et inédites, ce multi va encore beaucoup plus loin et y ajoute une dimension sociale qui sublime la formule.