Quand on parle de mélanger les genres, on pense plus souvent au sucré salé ou à l’aigre-doux qu’aux recettes improbables qui n’ont aucune chance de bien fonctionner, façon cassoulet aux anchois ou Pizza Hawaïenne.
Pourtant, quand quelqu’un au studio Villa Gorilla s’est dit que ce serait une bonne idée de mélanger un Metroidvania à du Pinball oldschool, il s’est montré suffisamment convaincant pour embarquer une petite équipe au bout de sa folie.
Et je lui en suis reconnaissant, car contre toutes attentes, ça marche extrèmement bien.
Yoku est un adorable petit bousier qui ne dira pas un mot durant toute l’aventure. Vous venez de débarquer sur Mokumana island, un petit paradis tropical juste assez large pour se paumer mais suffisamment condensé pour permettre de finir le jeu 5-7 heures.
C’est donc du Metroidvania pur jus à la Ori, l’humour en plus, avec des zones qui se débloquent progressivement, au gré de vos nouvelles capacités (s’accrocher à certaines plantes, faire de la plongée), sauf qu’à la différence d’Ori, la navigation est confuse et pas très agréable. La map est peu lisible et ne permet pas de zoomer et les passages qu’on y voit ont tendance à systématiquement mener dans la mauvaise direction.
C’est d’autant plus génant que le jeu vous demandera de faire un paquet d’aller-retours et d’explorer plusieurs fois des zones déjà découvertes pour exploiter vos nouvelles capacités, mais revenir sur ses pas devient rapidement pénible, et le système de déplacement rapide est remarquablement restrictif.
A pied, Yoku n’est pas agile et ne peux même pas sauter, mais une fois dans un flipper, c’est là que les choses sérieuses commencent et c’est l’alternance d’exploration et de flipper qui rend le jeu aussi bizarre et unique.
Chaque flipper a son petit twist, avec des choses à faire, des ingrédients de level design qui apparaissent graduellement et gagnent en complexité, mais aussi des éléments uniques à certains flipper pour garantir une bonne variété.
Par essence, le flipper n’est pas l’activité la plus excitante et variée qui soit, mais Yoku parvient à garder tout ça assez frais pendant plusieurs heures, et je n’ai jamais eu l’impression de tourner en rond, si ce n’est quand je me perdais sur l’île sans parvenir à atteindre l’endroit marqué sur la map.
Le jeu est très beau, les personnages sont charmants et la musique met bien l’ambiance. Le gameplay est varié, la difficulté bien dosée, et c’est donc presque un sans faute pour ce petit jeu qui mélange deux genres apparemment incompatibles, avec un brio surprenant.