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Vampire: The Masquerade – Shadows of New York │ ★ 7

VtM-SoNY est la suite direct de Coteries of New York et non une aventure indépendante comme j’ai pu parfois le lire. Il en garde la plupart des qualités, corrige quelques défauts et en ajoute d’autres. Dans l’ensemble, je dirais que les jeux sont du même calibre, même si je les ai appréciés pour des raisons différentes.

Plutôt que choisir votre clan, vous incarnez cette fois un personnage unique, et c’est bien mieux ainsi. Cela permet de raconter une histoire plus personnelle au lieu de devoir la garder suffisamment générique pour l’adapter à tous les archétypes, et la narration y gagne grandement. Dans la grande tradition des jeux Vampire, vous jouez une nouvelle recrue de la camarilla et on passera le jeu à vous marcher dessus sans même remarquer votre présence. C’est toujours une belle bouffée d’air frais de sortir des clichés de l’ascension de l’élu vers le pouvoir et la gloire.

Si vous n’avez pas joué à Coteries of NY, c’est par là qu’il faut commencer et le reste de cette critique risque de spoiler légèrement le premier épisode.

Les illustrations sont toujours aussi belles, avec leurs subtiles animations et des lumières animées qui viennent donner vie aux personnages. Alors, ça reste un visual novel, donc ne vous attendez pas non plus à du Telltale, mais le résultat est très plaisant et dessiné avec goût.

La plupart des décors sont directement repris de l’opus précédent. Le plus souvent, c’est assez plaisant de se retrouver en terrain connu, sauf quand certains environnements sont clairement recyclés par économie de moyens. Il y a aussi beaucoup de personnages en commun mais tous ont eu droit à un petit lifting qui s’est plutôt bien passé. Sauf Mia. Pauvre Mia.

Le premier Vampire avait une illustration par personnage, y compris le vôtre, et ne s’embarrassait pas à leur donner des expressions. Personnellement, c’est quelque chose que j’apprécie beaucoup car avoir un assortiment limité d’émotions comme c’est presque toujours le cas dans les Visual novel typés Manga m’a toujours paru plus ridicule que nécessaire. Shadows of NY change légèrement son fusil d’épaule et affuble votre personnage de 3 ou 4 expressions. Rien de trop gênant, mais je m’en serais volontiers passé.

Les musiques soutiennent agréablement l’ambiance mais sont souvent si anodines qu’elles se font complètement oublier.

Mais parlons plutôt de l’histoire et de l’écriture. Coteries était très agréable à lire mais mettait sa plume au service de petites histoires déconnectées et pas franchement inoubliables, pour se terminer par un gros pétard mouillé complètement naze.

Shadows, à l’inverse, est écrit comme une fan-fiction mais propose une aventure plus stimulante et nettement moins décousue. Stylistiquement, ce n’est pas trop la fête, alors que le premier m’avait enthousiasmé sur ce point, et le fait que j’ai eu beaucoup de mal à m’intéresser au personnage qu’on me demandait de jouer n’arrangeait rien.

Le système un peu bancal des “nuits” est de retour, et ne vous permettra de voir qu’une partie des intrigues. J’avais fini le premier jeu après que la quête principale eut interrompu assez grossièrement plein d’histoires encore inachevées, et la perspective de cliquer sur “suivant” 600 fois pour voir les quelques sections que j’avais loupées ne m’attirait pas particulièrement. C’est la même chose dans le seconde épisode, sauf que l’interactivité a été revue à la baisse et que j’avais encore moins envie de faire un second playthrough dans la foulée.

Le jeu m’a semblé offrir moins de choix dans ses conversations. Les arborescences de dialogues du premier volet étaient assez linéaires et ne divergeaient jamais longtemps mais cela suffisait à donner l’impression d’incarner son personnage. Ici, vous n’interprétez que rarement Julia Sowinski : vous suivez ses aventures névrotiques et aurez rarement voix au chapitre. C’est d’autant plus curieux que c’est exactement ce qui m’avait fait apprécier le premier épisode : avoir beaucoup plus de choix que dans la plupart des visual novels asiatiques et prendre activement part aux dialogues.

Cette nouvelle propension à la linéarité est poussée à l’extrême dans le dernier chapitre où tout donne l’impression que vous allez devoir prendre une décision capitale, mais le moment venu, c’est le jeu qui la prend pour vous et ne vous laissez aucun choix.

J’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver tous les visages connus de la Camarilla New-Yorkaise. Vous aurez notamment l’occasion de passer plus de temps avec Qadir et de voir de nouvelles facettes de son personnage. Hellene, Arturo, Kaiser, Torque et toute la bande continuent de comploter à tort et à travers, et même s’il se passe finalement assez peu de choses, j’ai trouvé l’histoire et l’ambiance assez stimulantes pour avoir envie d’aller de l’avant.

Il m’a fallu environ 7h pour en voir la fin, soit sensiblement moins que le premier jeu, et malgré les quelques régressions évoquées plus haut, c’était un bon moment, même si je ne le recommanderais qu’aux amateurs du genre ou aux fans de la Mascarade.

7

7/10

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