Obsidian a méthodiquement massacré la partie technique du titre en réussissant à pondre, 4 ans plus tard, un jeu plus moche que son prédécesseur.
Adieu l’herbe qui plie sous les pas et les déflagrations des sorts, les vêtements et les cheveux qui flottent au vent. La qualité des textures est la même et les personnages ont 20 fois plus de polygones mais sont toujours aussi laids.
Bonjour les bugs, les ombres dynamiques qui déconnent, l’architecture client/serveur optimisée avec les genoux, le jeu graphiquement daté qui rame sur une bécane de la Nasa.
Dans ces conditions, la communauté qui avait fait le charme et le succès du premier Neverwinter avec quantité de serveurs persistants ne s’est jamais mobilisée pour cette suite, et il n’en reste que le solo. A ce titre, quelle que soit la qualité de ce dernier, le massacre du multi justifie l’amputation de la note finale.
Mais quelle campagne solo !
Disons le tout de suite : c’est TRES lent à démarrer et l’acte 1 poussif de 10h en a laissé plus d’un sur le carreau. Alors oui, c’est à la limite du pénible mais que la suite est d’une telle qualité qu’on se sent bien remboursé de ses 10h.
Accusé d’un crime que vous n’avez pas commis, vous vous retrouvez à enquêter à travers toute la région pour récolter des preuves de votre innocence, gagner à votre cause des témoins (ceux que vous avez côtoyé ou juste croisé pendant l’acte I) et préparer l’audience.
Le procès est une des scènes les plus originales et habilement menées qu’il me fut donné de jouer dans un RPG : avec juge, avocats et jurés, et tout le déroulement attendu d’un procès. Vous assurez votre défense en appelant vos témoins à la barre, en usant de vos compétences sociales (railleries, intimidation, persuasion) pour influencer les jurés et discréditer les témoins de l’accusation, et le tout peut se solder par un énorme duel judiciaire franchement impressionnant.
Je citerai aussi des scènes comme le concours de harpe et bien sûr toute la gestion de château :
Vous héritez d’un fort à rénover et devrez assurer dans le détail tous les aspects de son entretien, en recrutant un maçon et en lui passant des commandes dont vous verrez les résultats en temps réel quelques jours après en visitant directement les secteurs concernés.
Une fois de plus, vous reviendrez sur vos pas pour recruter toutes sortes d’artisans, de mages ou de combattants pour le faire prospérer et le défendre. Vous serez impliqué dans diverses décisions quant à votre attitude en tant que seigneur et…. pfiou, ça va super loin, c’est passionnant.
Ce que Baldur’s Gate 2 avait ébauché est ici développé jusqu’à son paroxysme avec une scène de siège tout simplement épique durant laquelle vous vivez les conséquences de vos 15 dernières heures de jeu.