Hellblade est magnifique, autant techniquement qu’artistiquement. L’ambiance visuelle mais surtout sonore est fantastique, avec ces dizaines de voix entêtantes qui se superposent et vous harcèlent, vous provoquent, vous encouragent, vous conseillent ou vous détournent de votre quête.
Ce qui n’aurait pu être qu’un gimmick est un élément essentiel de la narration, ici au coeur de l’expérience. Et si vous êtes sensible à l’ASMR, vous allez en prendre pour 20 ans. (A ce titre, il est très fortement recommandé de jouer au casque).
L’histoire plutôt simple est assez bien racontée pour intriguer et tenir en haleine du début à la fin malgré un gameplay franchement limite. En effet, durant à peu près tout le jeu, vous alternerez combats et marche exploratoire dans des décors sublimes.
Ces deux gameplay sont très limités et on en fait le tour malheureusement bien plus vite qu’il n’en faut pour voir le bout de l’aventure.
Exploration
A la recherche de runes adroitement cachées dans le décor (ces trois poutres, là bas, si je les regarde sous un certain angle, dessinent une rune scandinave, ou encore l’ombre de cette grille qui tombe sur le rocher une fois que j’ai cassé le volet pour faire entrer la lumière). C’est toujours très simple et vraiment rigolo et original au début, pendant à peu près une heure. Sauf que le jeu en dure huit.
Combats
Les combats ont une patate folle et la réalisation autant que la caméra rappellent beaucoup le God of War de 2018. Les impacts sont jouissifs, autant lors des coups que des contres ou des blocages. Les combats sont toujours très simples mais c’est un plaisir de dézinguer des démons et autres apparitions fantomatiques, pendant à peu près deux heures. Sauf que le jeu en dure huit.
Alors il y a quand même des passages différents qui viennent rafraichir tout ça, comme le niveau dans le noir ou la course-poursuite contre les flammes, mais dans l’ensemble, c’est dilué et le jeu aurait vraiment gagné à durer 3 ou 4 heures de moins.
Il aurait eu amplement le temps de dire ce qu’il avait à dire, sans laisser son gameplay s’étioler. Pour autant, j’ai du mal à lui en vouloir et ça ne m’a pas empêché de passer de très bons moments.
Avec un format plus serré, je lui aurais volontiers donné un ou deux points de plus et je serais allé en chanter les louanges sur tous les toits. En l’état, je le recommande aux amateurs de jeux narratifs expérimentaux pour son ambiance phénoménale.