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Wolfenstein: The New Order │ ★ 7

Il ne suffit pas forcément d’un vieux pot pour faire une bonne confiture, même si vous réunissez les meilleurs ingrédients, mais ça y contribue.

Sur le papier, The New Order avait tout pour être un Doom 2016 avant l’heure : Le renouveau du fast FPS solo à l’ancienne, avant l’ère du pseudo réalisme militaire et des jeux-services génériques en monde ouvert. Le bilan ? En demi-teinte, car si le jeu se laisse jouer, on est bien loin de la master class que fut Doom, deux ans plus tard.

Beaucoup d’ingrédients sont là : une licence phare et son héros emblématique, un moteur graphique qui en met plein les yeux, des nazis dans des mech-warriors, une violence décomplexée et une bande son qui tabasse par le grand Mick Gordon. Bonus : un scénario raisonnablement con, peuplé de stéréotypes ambulant et conté par un personnage qui grommelle avec le timbre de Duke.

Le prologue est très mauvais. Long, bordélique, il se perd dans des séquences inutilement épiques pour essayer d’en mettre plein la gueule et ça m’a fait très peur pour la suite. Heureusement, après ça, on enchaîne sur une transition narrative assez réussie et l’introduction de nouveaux enjeux portés par un gameplay plus posé.

C’est aussi à ce moment que l’histoire introduit une flopée de seconds rôles auxquels le jeu va s’attacher avec une étonnante tendresse, au fil des dialogues, des cinématiques et des péripéties en jeu, notamment entre les missions avec des missions optionnelles et des petites interactions dans le QG. A mon sens, ça ne fonctionne jamais vraiment, la faute à une écriture peu inspirée, mais j’apprécie toutefois l’effort.

Le jeu est bien rythmé et correctement structuré. On alterne entre fusillades, infiltration minimaliste, rail-shooting, avec quelques puzzles simplistes et des séquences en véhicules. Il y a un gros travail pour casser la monotonie et garder l’aventure fraiche, et pour l’essentiel, c’est une réussite, car le jeu a le bon goût de ne durer que 6-8h et se termine avant qu’on ait vraiment pu se lasser.

Mais pourquoi exactement se lasserait-on de vider des chargeurs dans des nazis ? On en vient à la boucle de gameplay, le cœur du jeu, qui manque vraiment de consistance :

  • Il y a très peu d’armes et très peu d’ennemis différents, si bien que les combats se répètent très vite.
  • Les munitions trop limitées obligent à sans cesse regarder le sol pour looter, looter, looter, ce qui est l’un des pires péchés du shooter moderne.
  • Les dégâts punitifs de certains ennemis qui peuvent vous démolir en moins d’une seconde encouragent à un gameplay mou et statique où on fait caca derrière une caisse en attendant l’auto-regen et en exploitant l’IA simplette des ennemis incapables de vous déloger.

Ces défauts suffiraient à enterrer le jeu dans la catégorie des FPS médiocres, mais son petit format lui permet de s’en sortir malgré tout avec les honneurs. C’est tout de même dommage, car les fondations étaient solides : ça gicle copieusement, les impacts sont pêchus et les balles vont là où on leur demande. Mais ça reste le service minimum du FPS, et on est loin du gameplay viscéral et ingénieux d’un Doom ou Titanfall 2.

7

7/10

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