Je n’ai joué à aucun Resident Evil sur PS1. J’ai découvert le 2 avec son excellent remake, que j’ai adoré, et ai donc tout naturellement continué avec cette relecture moderne du troisième opus souvent critiqué pour avoir amorcé la transition de l’horreur à l’action.
Resident Evil 3R est absolument magnifique. Et j’en ai vu d’autres. Après God of War, The Last of Us, Metro Exodus, je pensais enfin être paisiblement blasé mais non, le dernier remake de Capcom m’en a quand même mis plein la gueule et je l’en remercie.
L’ambiance est étouffante et poisseuse, les effets de lumières plus vrais que nature, les personnages sont incroyables et la qualité du rendu est sublimé par une mise en scène très dynamique et typiquement Japonaise : qui en fait des tonnes et vous montre les actions les plus cool 3 fois sous des angles différents. C’est évidemment un plaisir de pouvoir admirer la silhouette racée de Jill avec une telle qualité, plutôt que la vingtaine de polygones qui saccadaient en cadence dans la version originale.
Le gameplay, c’est une autre histoire. Le personnage répond aussi bien que dans le remake du 2 et l’ajout de l’esquive est bienvenue, même si le timing très exigeant la rend souvent plus dangereuse qu’utile. La gestion de la difficulté, en revanche, est assez problématique, car on a un jeu plus facile que son prédécesseur sur lequel vous allez mourir dix fois plus souvent à cause de séquences de die & retry à la con.
La plupart des séquences tendues et épiques m’ont fait mourir un paquet de fois à cause des contrôles, de la navigation, ou juste parce que tout est réglé au quart de poil et si vous ne réagissez pas dans la demi seconde, c’est trop tard, boum, t’es mort, c’est un jeu de zombies, c’est normal de mourir.
Sauf que non, va bien te faire foutre. Mourir à cause de QTE mal réglés ou de séquences qu’il faut apprendre par coeur, ce n’est pas de la difficulté, c’est de la connerie. Et la troisième fois qu’on refait la séquence super cool et épique, elle n’a plus rien de cool et épique, et je me souviens plus de mon agacement que de mon émerveillement initial.
Et voilà en substance mon expérience de RE3R, passer de l’émerveillement à l’agacement toutes les 5 minutes. Séquence super épique ? Wow ! Mort débile sur une QTE mal branlée. Aww… Séquence d’exploration à l’ambiance apocalyptique ? Wow ! Mort débile parce qu’un mini boss est sorti de nulle part et m’a tué en un coup. Aww… Boss fight contre Nemesis ? Wow ! Changement de phase, le boss fait un nouveau truc et me tue en un coup. Aww…
Ça ne rend pas le jeu trop difficile pour autant. En difficulté normale, vous aurez assez de ressources pour vous en sortir. Ça le rend juste mal foutu et énervant. Et ce schéma s’est répété jusqu’au boss final, et même jusqu’à la séquence finale où un ultime QTE m’a obligé à recommencer, tuant toute la tension ou l’émotion qu’elle était censée susciter.
Malgré tout, j’ai passé de bons moments sur RE3R. Les environnements sont vraiment fantastiques, le bestiaire est dégueulasse à souhait et toute cette imagerie monstrueuse avec des araignées qui enfoncent des dards juteux dans la gorge de Jill pour y pondre des parasites ou le Nemesis qui l’agrippe avec ses tentacules, c’est du hentai sans le porno, mais c’est quand même réjouissant.
Le jeu se termine en 7h et ne prendra donc pas beaucoup de votre temps. C’est tout à fait dispensable mais ça reste un classique du genre que je suis content d’avoir pu redécouvrir dans un remake aussi moderne, et je suis enclin à lui pardonner ses fréquents égarements.