Lorsque ces racailles d’humains construisent un casino au-dessus de leur terrier, Liebe et ses amis sont obligés de partir à l’aventure, en quête d’un nouveau foyer. S’ensuit une grande épopée qui mettra votre adresse et vos réflexes à rude épreuve, et va resserrer les liens de cette famille de lapinous.
Je n’ai rien contre la mignonnerie quand elle est utilisée par contraste pour renforcer des enjeux dramatiques (Ori, Stray), accompagnée d’une bonne dose d’humour (A short hike, Yoku’s Island Express), ou carrément décalée (Pikuniku, Frog Detective).
Malheureusement pour lui, Lapin est un jeu cucul au premier degré, avec 5 petits lapins tout mignons qui ont des relations toutes mignonnes et disent des trucs de lapins très mignons, parce que c’est tellement adorable les p’tits lapinous tout mignons, ça donne envie leur donner des p’tits BOUP sur le nez et de les prendre à deux mains pour les frotter contre son visage en faisant PFRRSHGLRLGGLTKHJJJLRkfsmmkfs… pardon, je m’égare.
La direction artistique japonaise avec des lapins kawai qui ont des petites étoiles autour de la tête quand ils sont excités et du rose aux joues quand ils ont la trique, ça passe ou ça casse. Personnellement, j’ai beaucoup de mal, et c’est d’autant plus dommage que les bande annonces avec des personnages animés à la main donnaient très envie.
Je m’attendais à ce qu’il y ait quelques dialogues entre les niveaux pour donner un contexte et développer quelques personnages, façon Celeste. Ce que je ne savais pas, c’est que votre groupe d’adorables lapinous vous accompagnent en permanence. Parfois devant, parfois derrière vous, vous restez un groupe soudé d’un niveau à l’autre, et… ma foi, c’est une excellente idée, très bien exécutée, que j’adorerais revoir dans d’autres plateformers.
En revanche, j’avais sous-estimé à quel point la narration pouvait être encombrante, avec des TONNES de dialogues façon visual novel, de l’exposition, du développement de personnages et des péripéties qui viennent sans cesse interr– accompagner votre progression. Et cet aspect lourdement narratif, que j’aurais absolument considéré comme une force, si le ton et les personnages ne m’avaient pas déplu à ce point, a vite tué mon envie de continuer.
C’est aussi la première fois, hors MMO, que je dois couper la musique d’un jeu parce qu’elle boucle très vite et ne change jamais. L’ambiance en prend un méchant coup.
Après une grosse heure de jeu et un niveau et demi, le gameplay me plait bien. La plateforme manque un peu de précision et pas mal de morts sont frustrantes, mais le jeu ne vous fait jamais revenir loin en arrière et il est facile d’apprendre de ses erreurs pour continuer à avancer. Les mécaniques de jeu n’inventent pas grand-chose, mais sont assez solides et semble s’étoffer rapidement au fil des niveaux.
En revanche, être interrompu toutes les deux minutes par des dialogues consternant de niaiserie, je ne m’y fais pas, et le gameplay a beau se tenir, il n’est pas assez stimulant pour me donner envie de m’accrocher.
Lapin est beaucoup trop adorable pour son propre bien. À vrai dire, il suinte tellement de mignonnerie qu’il vous ferait vomir des arcs-en-ciel par les yeux. Si c’est votre came, tant mieux, ce sera votre jeu de l’année. Sinon, ça risque de vous filer une vilaine nausée.