Happy Game est un jeu d’horreur psychédélique et surréaliste par le studio à l’origine des excellents Botanicula et Chuchel. Il continue tout droit sur cette lancée avec le même gameplay que Chuchel, basé sur des interactions toutes simples et un peu de manipulation physique.

Le jeu est un enchaînement de tableaux très courts, entre un et dix minutes, sur lesquels je n’ai jamais bloqué longtemps malgré mon incapacité chronique à résoudre les puzzles. Ici, on parle juste de cliquer plusieurs fois sur le même objet, de faire du drag and drop pour tirer sur des trucs, déplacer des éléments, étirer des membres, arracher des têtes, éplucher de la peau et– euh, pardon ?

Parce que voilà, là où Chuchel misait tout sur l’humour avec un petit personnage ultra vénère, drôle et maladroit confronté à des situations de plus en plus absurdes, Happy Game mise sur son ambiance sombre et glauque au possible. On a le même genre d’univers organique, bizarre et totalement barré, mais exploré d’une manière radicalement différente, et c’est exactement ce que j’en attendais !
Souvent inquiétant, parfois sanglant, mais jamais vraiment gore ou répugnant, Happy Game n’essaye pas de faire peur, mais peut occasionnellement mettre mal à l’aise.

Visuellement, et si vous accrochez au style, c’est absolument magnifique et chaque tableau déborde de trouvailles visuelles, tout en gardant une constante épure qui sert très bien son propos. L’ambiance onirique est bien retranscrite et vous aurez ainsi droit à deux heures d’errance dans les traumatismes d’enfance où les rires innocents se transforment immanquablement en sanglots et hoquets apeurés.