Les FPS ont beau avoir longtemps été mon genre préféré, je ne saurais pas compter sur plus d’une main ceux qui m’ont offert une aventure solo réellement exceptionnelle durant ces 20 dernières années.
Half-Life 2, Bioshock, Modern Warfare 2 et Doom 2016 me viennent à l’esprit… et c’est à peu près tout. Non, je n’ai pas ‘oublié’ Halo. Pour le reste, les quelques autres titres qui sortent du lot sont plutôt des hybrides à la première personne que je ne qualifierais pas de shooters. (Stalker, Metro Exodus, Dishonored)
Dans ces conditions, pas étonnant que Titanfall 2 ait fait si forte impression. Il ne s’agit pas juste d’un excellent FPS mais surtout de l’un des meilleurs qu’il m’a été donné de jouer.
Le jeu est magnifique et tourne à 60 images /seconde sur ma cafetière, la direction artistique a sérieusement de la gueule et offre des environnements de SF incroyables avec la folie des grandeurs d’un Destiny 2.
L’histoire est absolument anecdotique et se résume plus ou moins à rejouer le conflit de Star Wars Episode IV avec d’autres noms collés sur les factions et un robot géant en guise de sabre-laser, mais les dialogues sont sympa et la relation entre le robot et son pilote, quoiqu’un peu expédiée, a su m’arracher quelques sourires.
Le rythme est digne d’un CoD de la grande époque et enchaîne les moments de bravoure sans vous laisser le temps de souffler, car avec une campagne de 6h condensée au possible et sans aucun remplissage, vous n’aurez jamais le temps de vous ennuyer ou de faire deux fois la même chose. C’est du grand spectacle avec son lot de panoramas épiques, de robots géants qui s’entrechoquent en faisant tout exploser dans leur sillage.
La caméra et les contrôles atteignent un niveau de perfection de catégorie Doom. Dès le tuto où on m’a demandé de glisser à toute allure sur des surfaces verticales et double-sauter comme un cyber-cabri en profitant du momentum pour franchir des fossés de 30m en lâchant des salves de plasma-rifle, j’ai d’abord eu quelques orgasmes en rafale, et j’ai su que TitF2 et moi allions bien nous entendre.
A peine quelques mois après m’être plein des niveaux trop longs de Doom Eternal et de son obsession pour les tokens, moneys, clefs, médailles et autre quêtes journalières, TitF2 est d’une simplicité épurée qui fait plaisir à voir mais ça n’empêche pas son gameplay d’être rapide, technique et nerveux.
J’ai tendance à tout jouer en normal mais j’ai monté la difficulté au maximum pour m’obliger à mieux jouer, car c’eût été un vrai gachi de juste rouler sur ces quelques petites heures sans tirer le meilleur parti de ce gameplay fantastique.
En une heure de Titanfall 2, vous verrez plus de talent et de créativité que dans la plupart des FPS sortis ces 20 dernières années. Rien que le niveau de l’anomalie temporaire chamboule complètement les repères et apporte une telle fraîcheur que n’importe quel autre jeu en aurait fait le coeur de son expérience. TifF2 vaut mieux que ça. Il déborde tellement d’idées qu’il vous laissera vous amuser avec ça une demi-heure avant de passer à la suite.
Mais dans tous les cas, c’est le plaisir de tuer qui vous donnera envie de continuer car rarement un FPS m’aura permis de le faire avec autant d’efficacité et de style. A bord de votre robot géant, vous êtes lourd et ravagez tout sur votre passage. A pied, vous volez littéralement entre les ennemis et ne leur laissez aucune chance. Dans les deux cas, je me sentais assez fragile et il s’agissait de bien jouer, car les ennemis ne font pas de cadeaux, mais les outils à ma disposition sont un vrai bonheur à utiliser.
Titanfall 2 a fait un bide. Coincé entre Battlefield 1 et Infinite Warfare, il a fait un dixième des ventes du CallOf annuel et le jeu a été injustement oublié malgré son score très respectable sur Metacritic. Respawn Entertainment est vite passé à autre chose, n’ayant plus d’yeux que pour Apex, et pour ne rien arranger, une partie de la communauté de TitF1 n’a pas apprécié certains changements de direction de la série.
Le jeu a toujours une petite communauté et je n’ai eu aucun mal à trouver des lobby quand j’ai voulu tester le multi, mais 4 ans après, le premier contact est plutôt velu. Je ne me sens pas la patience de me faire rouler dessus pendant de longues heures avant de réussir à m’amuser. J’espère avoir un jour l’occasion de saisir le troisième opus dès sa sortie car le peu que j’en ai vu est vraiment alléchant.