Pour apprécier FEAR, il est nécessaire d’aimer les bureaux, les chaises, les ordinateurs, les bureaux, les chaises, les ordinateurs et surtout les bureaux. Et les petites filles aussi.
Véritable hymne à la répétition, avec ses décors copiés/collés jusqu’à la nausée, il n’en reste pas moins l’un des meilleurs FPS de sa décennie parce que ce qui se répète est absolument fantastique : les sensations de shoot n’ont encore jamais été égalées, le sound design donne une patate monstrueuse aux flingues et mon dieu, quelles armes…
Avec un P228 dans chaque main, vous ferez des dégâts substantiels avec un recul minimal, le MP5 m’a fait ressentir des choses dont je n’ose pas parler à ma femme, le fusil à pompe est d’une violence à faire rougir le Doom Slayer, le lance clous (!!) vous permet d’épingler les ennemis aux murs, le fusil à énergie désintègre les ennemis en une salve et le langue roquettes lâche les projectiles par trois, pour un maximum de destruction.
Et ce ne sera pas de trop, car les ennemis sont extrêmement féroces et coordonnés. Ils communiquent en permanence pendant les combats, commentent vos actions ou leur situation et prennent des décisions basées sur leur nombre ainsi que vos déplacements. L’IA de FEAR était de loin la meilleure depuis Half-life, sorti 8 ans plus tôt. Aujourd’hui, il est assez malheureux de constater que 15 ans plus tard, elle n’a jamais été égalée.
Les affrontements sont sublimés par des effets de particules absolument dingues pour l’époque, un slow mo limité qui vous permettra de profiter de vos plus beaux meurtres au ralenti, une glissade pour vous repositionner rapidement dans le dos des ennemis et des nuages de sang que vous explosez vos victimes à bout portant.
Mais en plus d’être l’un des simulateurs de meurtres les plus réjouissants jamais conçu, FEAR se distingue aussi par son ambiance soignée, en alternant entre action frénétique et exploration flippante inspirée du cinéma d’horreur Japonais.
Les séquences d’horreur sont un peu prévisibles et le rythme assez mécaniques action/exploration/action/exploration finit par désamorcer un peu la tension, mais l’effort était louable et malgré son extrème répétititivité, c’est un titre dans lequel j’ai plaisir à me replonger bien des années après sa sortie.