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Metal: Hellsinger │ ★ 8

Depuis les premiers Guitar Hero et Audiosurf et plus généralement ma découverte des jeux de rythme, je rêvais d’un FPS musical qui permettrait de caler les meurtres sur le beat. Très peu de studios s’y sont essayés, et comme l’a prouvé BPM, on peut avoir plein de bonnes idées et réussir à se planter.

Vous incarnez Unknown, une démone très énervée qui défie les puissances infernales et en décime les armées, un cercle après l’autre. Il y a une sombre histoire de prophétie, quelques révélations, mais ce n’est clairement pas l’histoire qui vous poussera à aller de l’avant, car l’ensemble manque de profondeur et de personnage pour susciter plus qu’un vague intérêt. Cela reste suffisant pour donner au protagoniste une raison de décimer d’autres démons, et c’est bien tout ce qu’on demande au scénario d’un FPS de ce genre.

Les niveaux, entrecoupés de brèves cinématiques pour faire avancer la trame, sont des enchaînements linéaires d’arènes de combat dont les portes se ferment autour de vous avant de vous doucher d’ennemis par vagues successives, de plus en plus féroces. Si vous y survivez, les portes s’ouvrent, rincez, répétez. Et franchement, c’est une structure parfaitement adaptée au jeu qui fonctionne nettement mieux que la répétition ad nauseam d’un mauvais rogue-like façon BPM.

En parlant de BPM, il est impossible de ne pas l’évoquer tant les jeux ont le même gameplay de combat. Au centre de l’écran, un indicateur autour du viseur donne la mesure et permet d’y caler vos actions : tirs, recharge, sauts et dash devront être utilisés en cadence pour faire monter un multiplicateur qui booste le score, les dégâts et altèrent la musique en ajoutant des couches d’instruments. Une fois le multiplicateur au maximum, le métal jusqu’alors instrumental balance ses chœurs et ses chants, et c’est une telle récompense que j’ai toujours tenté de rester dans cet état de grâce pour cette seule gratification sonore.

D’autant que la bande son met méchamment l’ambiance, avec 15 morceaux originaux invitant des chanteurs de groupes tels qu’Arch Enemy, System of a Down, Lamb of God et pas mal d’autres dont je ne connais pas forcément les noms, ayant décroché du métal il y a quelques années. Si vous avez la moindre affinité avec le genre, il y a de quoi se régaler et ça donne une sacrée patate aux combats.

Et même sans ça, les combats seraient déjà assez solides. On est dans du Doom 2016 à petit budget, avec un bestiaire moins varié et une réalisation beaucoup plus sommaire, mais les fondamentaux sont bien à leur place et les sensations de tir sont correctes, même si les meurtres sont loin d’être assez juteux à mon goût.

Au chapitre des regrets, la structure en arène montre vite ses limites et impose un rythme très monotone qui n’encourage pas à de longues sessions de jeux. Cela dit, le jeu étant assez court, je conseillerais plutôt d’en faire un niveau par jour pour le savourer un minimum, vu que ce n’est pas tous les jours qu’on a droit à un Doom musical.

La monotonie vient aussi du manque flagrant de variété des armes et des ennemis, et c’est un défaut qui malheureusement concerne aussi les boss. À la fin de chaque niveau, vous combattrez un crâne volant avec exactement la même apparence, mais des attaques et comportements différents, ce qui suffit heureusement à rendre les affrontements stimulants. On sent clairement que le studio a dû faire des concessions pour s’en sortir avec un budget modéré.

S’il s’agissait d’un banal jeu de tir en arènes, Hellsinger serait un FPS médiocre, ou tout juste correct. Ce sont ses mécaniques de rythme et sa bande son métal incroyable qui leur donnent toute sa saveur et m’ont fait taper du pied en cadence durant les 5 heures qu’il m’a fallu pour venir à bout de la campagne, après un boss final dantesque.
C’est un format idéal pour un jeu de ce calibre, vendu à un prix raisonnable, et je lui souhaite un succès à même d’inspirer des projets similaires, car on n’a jamais assez de FPS musicaux.

8

8/10

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