Sayonara Wild Heart est un jeu-album, un concept musical sur la base d’un jeu de rythme qui existe principalement pour sa musique. Enveloppé d’une direction artistique pop stylisée et éminemment singulière, le résultat est unique et d’une inventivité permanente : un cocktail d’action et de courses-poursuites dans des décors épurés à mi-chemin entre TRON et un clip de Synthwave.

La musique n’est pas fabuleuse, le gameplay non plus, mais la synthèse et des deux, couplée aux visuels surréalistes, imprévisibles et sans cesse changeants, créent une expérience hallucinée et hypnotisante que je ne suis pas près d’oublier. L’expression “plus que la somme de ses parties” aura rarement été aussi appropriée.

Malheureusement, le jeu a quelques défauts rageant comme ces slow-mo qui pètent le rythme des chansons, mais surtout les interruptions CONSTANTES à chaque transition entre des niveaux beaucoup trop courts. Sayonara Wild Heart est une succession de petites scènettes en mouvements, avec chacune un gameplay spécifique à accomplir au rythme de la musique. Mais quand ladite musique se coupe toutes les deux minutes pour balancer un écran de scoring totalement inutile, ça devient vite crispant et ça casse l’ambiance à répétition.

Une fois que vous avez terminé le jeu une première fois – ce qui demande environ 1h30 – vous débloquez un mode “Arcade” permettant de vous affranchir de la séparation en niveaux. Quel dommage que ce mode ne soit pas le mode par défaut après lequel vous pourriez choisir de scorer chaque niveau indépendamment.

En promo à petit prix, Sayonara Wild Heart est une expérience visuelle et sonore qui mérite le détour, et un jeu intéressant à montrer à quiconque dénigre les prétentions artistiques du medium et n’y voit que du pan pan boum boum. Personnellement, je me vois bien le relancer de temps à autre, certainement pas pour le scoring, mais juste pour reprendre une dose de voltige poétique et colorée.