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Judgment │ ★ 9

Ryu Ga Gototku en a marre de faire des Yakuza à la chaîne, alors avec Judgment, une toute nouvelle licence qui n’a rien à voir avec Yakuza, ils vont faire quelque chose de totalement neuf et différent, un jeu de détective qui met l’investigation cérébrale, la filature et l’analyse d’indices au coeur du gameplay !

Sauf qu’on ne voudrait pas non plus s’ennuyer, alors on peut aussi casser des bouches avec un système de combat bien bourrin, plusieurs styles, des interactions avec le décor permettant de fracasser ses ennemis à coup de vélo ou de faire des finishers ultra stylés à base de parkour et de wall-jump. Les combats de boss utilisent toujours un mélange super efficace de mandales, parades, esquives et séquences en QTE mises en scène avec le talent qui a fait la renommée du studio.

Du neuf avec du vieux

L’intrigue sera complètement différente, avec un changement radical de ton, qu’on vous dit ! Ce sera sombre et glauque, mêlant les déboires du système judiciaire à une sombre conspiration politico-médicale au coeur de problèmes de sociétés bien réels au Japon. Yagami étant à la fois un enquêteur et un avocat, il sera à même d’évoluer dans des milieux plus éduqués que la frange criminelle à laquelle se frottait principalement Kiryu, et ouvrir la série à des intrigues plus subtiles.

Mais on va quand même parler de Yakuzas et autres factions criminelles pendant une grosse moitié de l’aventure, avec une sous-famille du clan Tojo, de nouveaux visages très en colère qui ne demandent qu’à être tabassés et des histoires de loyauté, de fraternité et de trahisons.

Et comme il faut aussi savoir se détendre, les missions annexes sont toujours aussi drôles et stupides, avec ce même humour absurde et inimitablement Japonais. Les ruptures de ton sont brusques et fréquentes, chaque fois qu’on passe de l’histoire aux side-quests, et comme d’habitude, il y a de quoi faire, avec une quantité affolante de petites histoires humoristiques et des pans entiers d’intrigues optionnelles liées aux nombreuses petites amies que Yagami peut courtiser. Et tout ça vaut largement le détour, d’autant que ça donne beaucoup d’épaisseur à un personnage pas follement attachant de prime abord.

Yakuza matata

Et si vous avez encore besoin de vous détendre, Judgment introduira deux nouveaux gameplay très touffus : la course de drone et le Paradise VR. Le premier est l’équivalent interactif des mini bagnoles de Yakuza 0. Vous équipez votre drone volant de toutes sortes d’améliorations pour gagner des courses et prendre des rangs sur des parcours de plus en plus tortueux. Le second est… difficile à décrire, vaut clairement le détour, mais après vous y être brûlés les yeux une ou deux fois, vous n’aurez certainement jamais envie d’y retourner.

C’est bien joli la nouveauté, mais on ne voudrait pas que les habitués se sentent trahis, alors on a remis 3 variantes différentes de Mahjong, du baseball, des fléchettes, l’imbitable Shogi, plein de jeux d’arcades et UFO catcher au club Sega, du Poker et du blackjack. Et non, malgré tout, je ne sais toujours pas jouer au Mahjong et ça commence à me frustrer un peu.

Et quel meilleur quartier pour faire ça que ce bon vieux Kamurocho que les joueurs aiment tant après l’avoir écumé en long, en large et en travers durant les 7 premiers épisodes de la série ? Mais attention, Yagami a des fréquentations très différentes de celle de Kiryu, si bien qu’en dehors des rues de la ville, vous fréquentez des lieux très différents et la sensation de fraîcheur est bien là, grâce à un paquet de nouveaux intérieurs que les histoires utilisent presque exclusivement.

Malgré ses très paresseux efforts pour s’émanciper de la série – changer de nom et refaire les peintures – Judgement est un Yakuza pur jus, un spin off avec le même gameplay, le même décor, les mêmes activités et les ruptures de ton hilarantes entre la trame principale et le contenu annexe joyeusement débiles.

Et c’est parfait, car Judgment n’avait pas besoin de se différencier ou de faire quelque chose de nouveau quand la recette est aussi bonne et qu’il utilise tout son potentiel. Cela en fait un excellent épisode avec des personnages attachants (Kaito ♥), un scénario palpitant du début à la fin, des combats jouissifs et des boss fights fabuleusement mis en scène. C’est une illustration exemplaire de l’adage : c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe.

Et comme il est narrativement indépendamment et introduit tout un écosystème de factions et de nouveaux personnages, c’est aussi un bon point d’entrée pour ceux qui n’ont jamais joué à un Yakuza et veulent s’y frotter sur un opus plus moderne que Yakuza 0 de 2015 (qui reste le meilleur choix, faut pas déconner).

9

9/10

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