Dès sa sortie, Crysis s’est vu coller une étiquette de démo technologique un peu vide et a continué de se traîner cette réputation, qui en a fait le mètre étalon des amateurs de tuning de PC. Bientôt 15 ans plus tard, les amateurs de simulateurs de meurtres réalisent tristement qu’il s’agissait aussi de l’un des derniers bons FPS solo et que le jeu a étonnamment bien vieilli.

Court, intense et explosif, Crysis fait exactement ce qu’on demande à un shooter : les sensations de tir sont bonnes et les balles vont là où on le leur demande. Si la formulation prête à sourire, c’est devenu assez rare pour être signalé avec l’obsession galopante pour la balistique pseudo-réaliste.

Les zones, larges et ouvertes, permettent d’aborder les situations de multiples manières, en utilisant ou pas le décor, les véhicules et les options tactiques de votre nano-combinaison. La combi est un gros apport au gameplay, pour peu qu’on se donne la peine de la maîtriser et rapidement changer de mode dans le feu de l’action.

Visuellement, Crysis accomplit l’exploit notable d’être à la fois techniquement irréprochable, très en avance sur son temps et esthétiquement réussi. Il offre de somptueux panorama dans une palette de couleur riche et vivante et parait aussi à l’aise dans les jungles luxuriantes que dans les coursives de porte-avion, en passant par l’architecture délirante d’un vaisseau Alien qui m’a littéralement décollé la rétine.

La musique contribue efficacement à l’ambiance et les situations sont suffisamment variées pour tenir en haleine au fil des chapitres du jeu, qui aligne les scènes de bravoure et les séquences “Holy Jesus WTF awesome crazy shit”, jusqu’à son boss final titanesque (et un peu relou).

Ca manque juste un peu de fantaisie, un grain de folie pour épicer l’armement très conventionnel, et peut être une paire d’heures en plus, parce que j’ai beau aimer les jeux brefs et condensés, Crysis s’est terminé quand je pensais être arrivé à la moitié de l’aventure.