Comme Deadly Premonition, D4 est assez laid, mais on s’en fiche.
Comme dans Deadly Premonition, il y a de très bonnes idées, un pitch très intrigant, des personnages rigolos-barrés, des situations surréalistes et un comique de dialogue semi-involontaire que je ne saurais pas décrire autrement qu’en comparant le ton des deux jeux.
Dans Deadly Premonition, le scénario me plaisait et j’avais très envie de découvrir la suite. C’est ce qui m’avait fait tenir, bon gré mal gré, jusqu’à la fin de ce calvaire pseudo-ludique, véritable collection des pires écueils de game-design. D4 n’a quasiment pas de gameplay, c’est plus de la fiction interactive, et je l’en remercie. Cela me permet de profiter de ce que Swery fait de mieux (des histoires) et d’échapper à ce qu’il fait de pire (des jeux).
Dark Premonitions Don’t Prevail
Malheureusement, l’écriture de D4 est beaucoup moins inspirée que Deadly Premonition qui parvenait à créer une belle ambiance en mêlant beaucoup de plagiat à pas mal d’idées originales avec un jusqu’au-boutisme dans le n’importe quoi qui faisait plaisir à voir. D4 ne garde que ce jusqu’au-boutisme. Du moins, c’est ce que laisse présager la conclusion de cette très courte saison, car au-delà de son pitch très enthousiasmant à base de voyages dans le temps rêves éveillés, il ne s’y passe finalement pas grand chose.
J’espérais vraiment trouver dans ce D4 une version sublimée de Deadly Premonition où la narration prendrait enfin le devant de la scène, libérée du carcan des mécaniques ludiques que le studio ne maîtrise pas. Non seulement ce n’est pas tout à fait le cas car le gameplay réussit à être encombrant malgré tout, avec notamment une barre de stamina totalement aberrante, mais surtout la narration se prend constamment les pieds dans le tapis.
Même si je n’aurais certainement jamais joué aux épisodes suivants, il est tout de même regrettable que la saison 2 n’ait jamais vu le jour. Son créateur, Swery, a quitté le studio en 2015 pour raisons de santé et a fini par devenir prêtre Bouddhiste et a annoncé. Ça ne s’invente pas.