Beaucoup d’adaptations de films se font descendre par des testeurs qui ne connaissaient pas le matériau d’origine, et j’ai nettement l’impression que ce fut le cas de ce 24h, qui a hérité de notes globalement catastrophiques, alors qu’il s’agit à mes yeux d’un titre plutôt bien calibré pour un amateur de la série même s’il est loin d’être dénué de défauts.
24h Chrono est bâti comme une saison de la série, avec un niveau pour chacun des 24 épisodes, une construction narrative dans le même esprit et le même genre de rythme : rebondissements improbables, montée en puissance et cliffhangers à la pelle.
Le scénario vous met le plus souvent dans la peau de Jack Bauer confronté une fois de plus à l’une de ses fameuses journées de merde. L’histoire fait le pont entre les saisons 2 & 3 et introduit quelques éléments de cette dernière (l’arrivée de Kim et de Chase à la cellule, notamment).
Tout commence comme une bête attaque à mains armées qui se révèlera être une conspiration de plus grande ampleur et si je ne vous en spoilerai pas les tenants et aboutissants, sachez que l’ensemble parait un peu paresseux à côté de la série, avec un certain manque d’envergure et de grand spectacle. Le format du jeu ne facilite toutefois pas les choses, avec des épisodes très courts et une aventure qui se termine en 5-6h, soit trois fois moins qu’une saison traditionnelle.
Cela n’en reste pas moins très prenant, et surtout, l’ambiance est parfaitement retranscrite. Durant ses fréquentes cinématiques, la mise en scène est soignée et conforme aux canons de la série avec notamment l’utilisation des images scindées pour les transitions d’une scène à l’autre. A quelques ratages près, tous les personnages sont facilement reconnaissables, même si la modélisation pour PS2 a pris un petit coup de vieux.
Les doublages officiels contribuent énormément à l’immersion et le souci du détail s’étend aussi au look des menus, aux décors familiers (un plaisir de pouvoir explorer librement la cellule anti-terroriste) ou au style de missions.
Mais c’est surtout l’étonnante variété des objectifs et des différents gameplays qui fait la force titre, car ils restituent fidèlement l’esprit et les codes de la série. Vous aurez à gérer :
- Des fusillades classiques
- Du désamorçage de bombes
- Des poursuites à pied et en voiture
- Du repérage de cibles pour sniper
- De l’infiltration sans armes
- Des interrogatoires violents
- De la capture de suspects
Et j’en passe.
Comble du chic, vous aurez une touche dédiée pour gueuler “Drop your gun, NOOW!!” et “Freeze!”, avec le charisme inimitable d’un vrai Bauer. BEST.FEATURE.EVER.
Hormis les séquences de shoot qui reviennent à intervalle régulier, on vous demande rarement de faire deux fois la même chose et ça, c’est franchement réjouissant, d’autant que ça permet d’explorer interactivement chaque facette de licence.
La contrepartie, c’est qu’à force de développer 15 gameplay différents, ils sont tous un peu bancals. La partie shoot est honnête mais plusieurs autres (particulièrement les scènes en voiture) vont du poussif à l’irritant en passant par l’ennuyeux (pas mal de mini jeux pour le piratage ou le décryptage).
C’est parfois légèrement bugué, aussi, on ne comprend pas exactement le principe des interrogatoires. En bref, c’est loin d’être irréprochable, mais malgré tout, le jeu accumule à côté de ça un tel potentiel de sympathie qu’après l’avoir terminé, j’en ai surtout gardé les bons souvenirs.