Comme toutes les séries qui connaissent une suite tardive, Alien VS Predator était attendu au tournant par une horde de fanboys furibonds qui l’avaient condamné d’avance.
Les textures n’étaient jamais assez belles sur les screens, ça s’annonçait trop casu, trop assisté, trop lent, trop gore, trop tout et pas assez plein de choses, bien sûr.
Finalement, même si le jeu s’est fait démonter en bonne et due forme, ce dernier AVP est un bon FPS, avec un univers toujours aussi sympa, un multi-asymétrique très réjouissant, trois classes bourrées de capacités super cool, un moteur 3D qui tient la route, avec de superbes textures, des éclairages à tomber et surtout un soin du détail dans la représentation de l’univers et des races qui témoigne d’un amour sincère de la licence.
En plus d’être beau, les animations sont excellentes : il faut voir les Aliens se déplier souplement et ramper sur les plafonds, ou les Marines se débattre quand on leur plante des griffes dans les yeux pour leur arracher la tête et la colonne vertébrale. La musique se fait oublier, le sound design est croustillant comme il faut et l’histoire n’est pas passionnante mais un peu plus mise en scène que dans les précédents opus.
Contrairement à ce que j’ai pu lire, ce dernier volet me paraît supérieur en tous points au premier AVP (des mêmes développeurs), ne serait-ce que pour ses nouveautés de gameplay : à commencer par un système de corps à corps innovant et assez technique (avec parades, contre-attaques, coups rapides, attaques chargées, feintes), les stealth kills (one-shot un ennemi pris par derrière mais vous laisse vulnérable plusieurs secondes le temps de l’opération) et la gestions des ‘bonds’ utilisés par le Predator et l’Alien, qui faisait un peu peur dans les vidéos mais se révèle à la fois efficace et très bien vu.
Tout n’est pas rose, loin de là : l’Alien est vraiment difficile à manier et les imprécisions de ses sauts le rendent parfois un peu pénible, le multijoueur sans liste de serveurs est bien frustrant (plus d’attente que de jeu), et les durées des trois campagnes sont terriblement déséquilibrées (Marine : 50%, Predator : 40, Alien 10, grosso modo).
Le recyclage de décors se fait beaucoup sentir aussi. Alors c’est sympa de suivre la même histoire sous des angles variés, d’autant que c’est plutôt bien amené, mais bonjour la sensation de déjà-vu. Les campagnes sont très dirigistes, surtout celle du Marine qui ne fait aucun effort pour atténuer cette impression (vous êtes un troufion sans nom à qui on donne des ordres, point.) et les boss sont assez décevants, particulièrement la reine Alien.
Aujourd’hui, le multijoueur est certainement mort de chez mort, mais quel pied ! Malheureusement, la démo avait pris le parti inexplicable de montrer que la plus mauvaise map dans le plus mauvais mode de jeu et le jeu n’a jamais trouvé son public.
Pourtant, dans une map à 18 joueurs par équipes avec 6 Marines VS 6 Predator VS 6 Aliens, c’était certes un bordel monstre, mais les races étaient relativement équilibrées, c’était particulièrement fun à jouer.