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Diablo II: Resurrected │ ★ 8

Quelque part entre les scandales de harcèlement sexuel et de toxicité systémique du studio, l’échec retentissant de Warcraft 3 Reforged et la débâcle d’Overwatch 2, Blizzard a connu un bref moment de grâce où son karma a pu reprendre son souffle. Ce moment, c’est Diablo 2 Resurrected, un remaster exemplaire et respectueux, une réussite technique et artistique qui a mis tout le monde d’accord, tant qu’on ne parle pas de la facture.

D2R est si absolument fidèle à l’original que le remaster est littéralement posé sur le jeu de 2000, avec un raccourci permettant à tout moment de passer d’une version à l’autre. Cela peut sembler gadget, mais malgré ma nostalgie très modérée pour le jeu d’origine auquel je n’avais ni joué ni pensé depuis sa sortie, je me suis surpris à fréquemment utiliser ce switch pour comparer l’ambiance des deux versions.

Et sincèrement, vu le boulot fantastique qui a été abattu par les artistes de Blizzard, j’ose naïvement croire que même les fans les plus intraitables de l’original n’y trouvent rien à redire. En plus du passage en haute définition et d’un bond vers la 3D pour permettre des éclairages dynamiques, ombres portées, réflexions, et tous ces petits plaisirs des moteurs modernes, la version Resurrected sublime la vision des artistes de l’époque.

Elle ajoute ainsi toutes sortes de détails dans les environnements pour les rendre plus vivants, encore plus sombres et inquiétants, et débordant de personnalité. On y gagne de la variété dans les éléments de décors, le mobilier, les vieilles pierres fendues, colonnes effondrées et autres rivières de lave.

J’ai lancé le jeu avec les souvenirs totalement distordus d’un jeu qu’on n’a pas vu depuis 25 ans, et ma première réaction a été “Tu parles d’un remaster, ils ont rien changé”. J’ai vite déchanté en affichant le rendu d’origine qui m’a immédiatement brûlé la rétine au 6ème degré.

Cerise sur le gâteau, les magnifiques cinématiques de l’époque ont toutes été refaites de zéro, avec une fois de plus une fidélité religieuse au matériau d’origine. On retrouve ainsi les tribulations de Marius plan par plan, remises aux goûts du jour. L’intro du chapitre 3 m’avait fait une telle impression à l’époque que la revoir ainsi était aussi émouvant qu’inespéré.

Outre ce superbe ravalement de façade et quelques remaniements de menus, le jeu est intact. Les doublages anglais vont du très bon (Glynnis *Kerrigan* Talken Campbell, mon amour) au tellement mauvais qu’on les aime quand même (Deckard Cain), et la bande originale de Matt Uelmen est toujours aussi envoûtante. L’histoire est… anecdotique, mais donne une solide raison d’aller de l’avant.

Le gameplay n’a pas non plus bougé d’un iota. C’est toujours Diablo 2, le grand-père du Hack & slash, un peu rétro et minimaliste comparé à Path of Exile, mais toujours aussi prenant et efficace. Il y a une vraie beauté dans la simplicité de son design, que je n’avais pas pleinement apprécié à l’époque, mais que je redécouvre aujourd’hui avec fascination. Ça passe par tous ces petits détails visuels et sonores qui rendent l’expérience curieusement addictive alors qu’on y fait grosso modo la même chose du début à la fin.

Entre le pachinko et le distributeur de dopamine, le jeu ne m’a pas lâché pendant une grosse semaine où j’étais incapable de jouer à autre chose ou de limiter la durée de mes sessions. Et je n’ai pourtant pas particulièrement d’appétence pour le hack & slash, car j’en vois un peu trop les ficelles, mais je me permets une petite entorse pour Diablo. En outre, ce remaster m’aura permis de connaitre enfin la conclusion de l’histoire, car je n’avais jamais fait le chapitre 5 : Lord of Destruction. Un gros plaisir un peu coupable.

8

8/10

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