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Need For Speed Heat │ ★ 5

Difficile de trouver voiture à son pied quand on veut jouer à des jeux de bagnole sans s’intéresser à la vitesse ni aux bolides des grandes marques, sur un marché où les titres majeurs penchent plus du côté de la simulation (Forza, F1, GRID, Dirt) que de l’Arcade.

En gros, depuis que Criterion est venu sauver NFS avec Hot Pursuit pour disparaître après 3 épisodes souvent considérés comme l’âge d’or de la licence, il ne s’est pas passé grand-chose au royaume de la bagnole arcade à gros budget.

J’ai personnellement commencé et terminé la série avant tout ça, avec Most Wanted en 2005. Entre-temps, 14 épisodes (!!) sont passés par là et ont tordu la formule dans tous les sens. Entre les deux, j’ai joué à Flatout 2 et quelques Burnout qui m’ont permis de comprendre que ce que je voulais vraiment dans un jeu de caisse : de la tôle froissée et des carambolages en slow motion.

Mais quand vous réalisez 13 ans après Burnout Paradise que le marché de la tôle froissée et des carambolages en slowmo n’intéresse plus les développeurs, il faut bien se rabattre sur quelque chose, et côté course Arcade, il n’y a pas grand chose d’autre dans les bacs que Need For Speed.

NFS Heat prolonge la tradition des Need For Speed médiocres de ces 6 dernières années avec un titre correct, sans plus. C’est joli, ça brille, les intempéries et les reflets nocturnes vous mettront des étoiles dans les yeux, et la conduite est facile à prendre en main, au début.

Le découpage entre le jour et la nuit est une très bonne idée, sur le papier. Le jour, vous faites des courses légales pour faire du pognon et la nuit, des courses illicites pour faire du prestige. Vous aurez besoin des deux pour débloquer de nouvelles caisses et acheter des upgrades.

  • Le jour, tout est tranquille mais la radio passe du Reggaeton, donc si vous êtes comme moi, vous jouerez 90% du jeu la nuit pour y échapper et serez toujours en dèche de thune.
  • La nuit, la radio passe du gros hip hop qui tâche, c’est beaucoup mieux, mais vous avez les flics au cul en permanence. C’est très sympa au début, mais l’IA dégueulasse les rend très pénibles à semer et mes virées nocturnes se sont vite transformées en un équivalent de Metal Gear Solid Mobile où je ne regardais plus que la minimap pour voir le cône de détection des flics sur la minimap et me faufiler entre les patrouilles.

Le Monde est Flou

NFS a pas mal expérimenté avec ses modes histoires et je regrette d’avoir loupé les cutscenes FMV toutes nazes des deux épisodes précédents, parce que ça devait au moins être rigolo à regarder. Au lieu de ça, Heat se paye un mode carrière paresseux en mode Kikoulol les djeuns que ne renierait pas Forza Horizon 4 (oui, si mauvais que ça).

Les personnages sont stupides, l’histoire minimaliste, ça avance au ralenti et on s’en fout un peu. Il y a tellement de grind de remplissage entre chaque étape de l’histoire que vous aurez oublié les enjeux entre temps. Les dialogues sont vraiment écris avec le cul, avec une vague histoire de policiers corrompus. Tout ça aurait pu être très sympa s’ils étaient allés jusqu’au bout du côté nanar comme dans un Mortal Kombat, mais ici, c’est vraiment le service minimum.

Oh, et les rare cutscenes sont toutes floues, comme si le cameraman avait oublié de faire le point. Apparemment, c’est un bug de la version PC qui n’existe pas sur console, et n’a jamais été corrigé, deux ans après.

La bande son est un vrai problème. Je ne suis pas intrinsèquement contre la musique latino, mais je ne comprends pas pourquoi ça doit être 95% de la playlist en journée, avec une sélection de Reggaeton bien pourri et suffisamment peu de titre pour que ça tourne très vite en rond. Ce n’est pas spécialement ce que j’imagine dans un open world inspiré de Miami.

Oh, et tant qu’on parle d’Open world, le jeu a bien sûr attrapé cette maladie. Finies les courses qui s’enchaînent et permettent d’entrer directement dans le vif du sujet quand vous lancez une partie. Pour commencer chaque évènement, vous allez devoir rouler jusqu’à la nausée sur des avenues et autoroutes, à moins de débloquer les QG qui font office de fast travel. Quel enfer.

On vous a bien mis quelques activités un peu nulles pour justifier l’existence de l’open world, comme des panneaux à casser ou des zones à franchir à une certaine vitesse, mais ça ne compense en rien la perte de temps de cet énorme lobby en 3D que j’aurais volontier remplacé par une carte de la zone avec une sélection de courses.

Oh, et comme c’est un jeu moderne, il faut plein de custo, donc on vous a foutu une tétra-chiée de pièces détachées et n’importe quelle bagnole peut grosso modo arriver aux mêmes stats, une fois correctement tunée. Encore une fois, je préfère largement le design à l’ancienne d’un Hot Pursuit où vous sélectionnez une voiture sans avoir besoin de mettre les mains dans le cambouis, mais je comprends bien que c’est une question de préférence.

NFS Heat n’est pas foncièrement mauvais, mais si vous voulez des parties rapides, sans passer des heures sur le périph pour aller d’une course à une autre ni faire de la mécanique, ce n’est pas l’épisode qu’il vous faut.

Avec son mode carrière paresseux et sa bande son improbable, j’aurais bien du mal à le recommander, mais si vous cherchez un jeu de caisse arcade ET moderne, ce n’est pas vraiment comme si vous aviez beaucoup d’autres options.

5

5/10

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